La vie et le travail.

Ce site est en construction, j'essaye d'y remplir petit à petit le passé tout en y racontant le présent.

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4.06

J’ai fini le livre pour enfant. Il n’a toujours pas de titre. Je l’ai même envoyé après avoir repoussé pendant plusieurs jours. Maintenant, il faut voir s’il conviendra. Il n’y a plus qu’à attendre en essayant de ne pas trop angoisser.

C’est fait et j’ai du mal à m’y remettre parce que tous les plans sur ma liste de plans sont très gros. Ce sont des trucs qui vont nécessiter de l’endurance et de la concentration. Je ne sais pas si j’ai assez rempli mes jauges de l’un et de l’autre.

En attendant de choisir, je continue mes petites peintures d’objets, je fais des playlists et j’essaye de trouver des livres à lire qui me donneront envie.

4.06

Pierrick m’a montré une nouvelle image pour ma collection :

France Travail Peinture - indisponible

Ça me permet de mettre un lien ici vers la chaîne Twitch de France Travail Peinture.

On y valide des heures en toute tranquillité. En plus, il y a des invité·es.

27.05

J’ai commencé une nouvelle collection.

Screenchot France Travail erreur Screenchot France Travail erreur Screenchot France Travail erreur

Elle me fait penser à Antoine.

26.05

🖉

Quand je n’ai plus eu d’emploi, j’ai recommencé à lire. Depuis plusieurs années, je ne lisais que mécaniquement, avant de dormir, parce que depuis que je sais me souvenir, c’est ça que je fais quand je vais me coucher.

L’envie de lire est revenue très vite sans que j’y pense.

La plupart des livres que j’ai lus depuis que je n’ai plus d’emploi parlent de personnes qui sont seules. Souvent ces personnes sont malheureuses. Ce n’est pas un choix de ma part. En ce moment, je prends plutôt mes livres au hasard, surtout dans les sorties des dernières années. C’est peut-être parce qu’on n’arrive pas à parler d’autre chose aujourd’hui. C’est d’ailleurs aussi de ça que parle Le Bruit des Étoiles.

J’aime aussi mieux lire en ce moment qu’avant parce que je suis moins dure avec les livres. C’est plus facile pour moi de les aimer ou au moins de les pardonner (sauf Liu Cixin ce gros naze).

Je n’ai plus d’emploi depuis janvier et j’ai tout de suite recommencé à lire mais je me remets juste à écrire. J’ai écrit plusieurs choses entre temps, un texte pour un fanzine, un article pour une revue, un tuto pour un guide et presque un roman pour enfant, mais ils existent parce qu’il le fallait et que quelqu’un d’autre me l’a demandé. J’ai cru que je n’écrirai plus jamais autrement et depuis une semaine j’en ai envie comme j’ai envie de lire. Je ne fais plus semblant de faire autre chose pour dire “je n’ai pas le temps”.

Je ne me suis jamais dit que je ne pourrais pas vivre sans écrire. En vrai, ce serait ok, je ne serai pas en train de me griffer les joues en me balançant dans un coin. Sûrement ça ne me manquerait presque pas. Mais c’est la seule chose que je sache vraiment fabriquer moi-même. Si j’arrête d’écrire, je pourrai continuer à fabriquer des choses d’après ce que font les autres, avec des instructions ou en recopiant. Mais si je veux fabriquer des choses toute seule en étant sûre de savoir faire et de comprendre ce que je fais, je ne peux le faire qu’en écrivant.

Pour l’instant, je ne vis pas dans un monde qui me permet de gagner ma vie en exerçant mon savoir faire. Ce sera sûrement comme ça pour toujours.

22.05

Depuis le jardin on entend un peu les voitures sur la D175. Quand on a visité, je ne m’en étais pas aperçue. J’y ai pensé les premiers jours d’hiver quand le bruit était plus gros sans les feuilles des arbres et ensuite le bruit a juste été là et je n’y pensais plus.

Depuis qu’il fait beau, j’ai beaucoup de souvenirs de la résidence. J’ai mis un peu de temps à comprendre qu’ils arrivent par la D175. Jusqu’à 17 ans, la fenêtre de mon salon donnait sur des arbres et derrière les arbres il y avait la N186. Le printemps sur le balcon avait un peu le même fond que le printemps sur la terrasse maintenant. Je me demande quand le bruit de D175 d’aujourd’hui arrêtera d’être un souvenir de la N186 et deviendra le bruit de la D175 de maintenant.

J’aime bien les souvenirs de la résidence et le matin j’ai des fois envie d’en profiter un peu. Je m’assois sur la terrasse en me rappelant mes copains enfants que je n’ai presque jamais connus adultes.

21.05

Je peins des objets sur des petites cartonnettes que j’ai transportées pendant un milliard de déménagements. Je sais que les cartonnettes sont très vieilles parce qu’elles sont décolorées à des endroits par le soleil et qu’il y a des citations de Boris Vian écrites au stylo bic sur certaines d’entre elles. Je ne me rappelle pas l’origine des cartonnettes mais je me rappelle que les citations viennent de L’Automne à Pékin. Je me rappelle la couverture jaune avec un autobus dans la bibliothèque noire de mes parents.

Je peins des objets et des animaux à la gouache. J’ai un rouge vermillion que je ne mélange pas parce que sa couleur est parfaite. La semaine dernière, j’ai retrouvé L’Album d’Adèle à la bibliothèque et j’ai retrouvé aussi ma fascination pour ce livre, qui date d’il y a très longtemps. En peignant mes objets, je crois comprendre exactement pourquoi Claude Ponti a dessiné ce livre, je crois qu’il l’a dessiné exactement pour la même raison que je peins mes objets.

Je peins des objets de chez moi et des objets de mes souvenirs mais les objets de mes souvenirs finissent toujours ratés.

20.05

J’étais angoissée ces derniers jours alors j’ai cousu un pantalon. Je couds quand j’angoisse et j’ai l’impression de reprendre un certain contrôle en fabriquant quelque chose d’utile que j’aimerais bien avoir. J’ai l’impression de moins dépendre. En dehors des slips et des chaussures, je n’ai plus vraiment besoin d’aller dans les magasins de vêtements et c’est une autre angoisse soulagée.

Écrire par contre ne soulage pas mon angoisse, écrire peut au mieux me la faire oublier le temps que je me concentre sur d’autres mots.

Quand j’ai fini de coudre, mon pantalon me va et je le porte tout de suite pour que l’angoisse ne revienne pas. Mon pantalon est couleur brique avec de grandes poches et deux plis sur le devant. Il a aussi une poche outil sur la jambe droite pour y ranger des choses que je ne penserai jamais à retrouver là.

19.05

Des mouches entrent dans la maison.

Il y a de grosses mouches bleu marine et rondes et de petites mouches noires et ovales.

Les grosses mouches rondes ont l’air aveugle, elles se tapent contre les fenêtres fermées jusqu’à ce que leur bourdonnement soit un crissement aigu. Je chasse les petites mouches noires qui se posent sur ma peau jusqu’à ce que je ne puisse plus le supporter.

Les mouches viennent toutes mourir devant la même fenêtre. Elles entrent dans la maison le matin quand l’air est encore frais et je retrouve leur cadavre le soir, elles sont toutes allongées sur le dos. Des fois il y en a une qui est encore un peu vivante et qui tourne sur elle-même comme un danseur de breakdance. Je prends les petits corps par une patte entre mon pouce et mon index et je les lance un par un sur la terrasse. Le lendemain matin, les corps ont disparu.

30.04

🖳

J’écris régulièrement ici mais je n’ose pas publier. Je laisse tout en brouillon et je ferme mon éditeur sans uploader les fichiers sur mon serveur.

Ce matin je me suis rappelée que j’avais créé cet espace pour écrire et parler de ce que je fais. Je peux me permettre de faire ça parce que je ne suis pas sur un réseau social. Les gens qui lisent ce qui est ici viennent pour lire ce qui est ici. Pour venir ici, iels ont cliqué.

Ce que j’écris n’apparaît pas sur leur écran de manière non sollicitée, ce que je montre n’est pas amené par un algorithme.

Je peux écrire et montrer ce que je veux, je n’impose rien à personne.

Tout n’est pas obligé d’être fini.

Tout n’est pas obligé d’être utile.