La vie et le travail.

Ce site est en construction, j'essaye d'y remplir petit à petit le passé tout en y racontant le présent.

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7.02

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Après avoir reçu son poème d’hier, j’ai repensé aux poèmes qu’on a écrits avec Peter.

Nous écrivons des poèmes au téléphone, en écriture-traduction instantanée anglais-français et après on trie. Des fois nous nous appelons plusieurs fois dans la journée et des fois nous ne nous appelons pas pendant des mois, voire des années.

Je me suis demandée où j’avais mis nos poèmes, pour pouvoir les mettre ici. J’ai cherché dans mon ordinateur et je n’ai rien trouvé. Je sais que Peter, lui, ne garde jamais rien. Et puis je me suis rappelée que je les avais écrits sur mon tout-petit-ordinateur, dont j’ai cassé le port de charge il y a plus d’un an. J’ai laissé traîner le truc et je n’ai pas transféré les fichiers à temps, avant qu’il n’ait définitivement plus de batterie. Je vais aller le faire réparer mais il y a toujours un risque que toutes ses données soit détruites.

J’ai eu peur que les poèmes avec Peter soient perdus à jamais.

Et puis je me suis rappelée que certains des poèmes avaient été publiés sur Internet Exploreur.

Je les remets sur ce site, à la date de leur publication sur Internet Exploreur.

J’espère réussir à récupérer les autres.

5.02

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J’ai du mal à écrire sur le présent parce que je suis occupée à remplir ce site avec le passé. J’ai du mal à penser à l’écriture du passé et à celle de maintenant en même temps.

Hier j’ai fait une balade dans la forêt. J’ai raconté ma balade à Peter et il m’a envoyé un poème que j’ai traduit.

I took a walk yesterday.
I met a flock of sheep and goats
they were afraid of me, they ran away.

I met two deer under the trees
they were afraid of me, they ran away.

I met a guy in orange
and a sign saying hunting in progress
I was afraid of them, I ran away.

I’m sorry sheep, goats and deers.

J'ai fait une balade hier.
J'ai rencontré un troupeau de moutons et de chèvres
ils ont eu peur de moi, ils se sont enfuis.

J'ai rencontré deux chevreuils sous les arbres
ils ont eu peur de moi, ils se sont enfuis.

J'ai rencontré un type en orange
et un panneau qui disait chasse en cours
j'ai eu peur d'eux, je me suis enfuie.

Moutons, chèvres, chevreuils, je suis désolée.

3.02

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L’équipe d’Immersion m’a envoyé son appel à propositions pour son prochain numéro sur les châteaux.

Je réfléchis aux châteaux dès que je pense à réfléchir à quelque chose. Je tiens un journal de réflexions. Pour l’instant j’ai réfléchi aux châteaux pendant deux promenades à pied de 3,4 km chacune, un trajet en voiture de 20.7 km sans bouchons, trois endormissements, quatre conversations, dont deux téléphoniques, avec quatre personnes différentes et plus ou moins 9 cigarettes.

Il faut que je réfléchisse souvent, parce que les idées ne me viennent jamais vite.

Je fais une liste de ce que je pense sur les châteaux dans le jeu vidéo.

  • Léo m’a rappelée que je ne suis jamais allée battre Ganon au coeur du château après avoir visité tout le reste de la carte de Breath of the Wilds.
  • Mon premier souvenir de château de jeu vidéo est celui de Dark Castle sur le mac de mon grand-père, et quelques années plus tard celui de Versailles 1685.
  • Les châteaux sont souvent choisis comme décor d’un jeu vidéo simplement parce qu’ils sont assez grands pour permettre l’exploration, c’est plus pratique qu’un T2 en centre-ville.
  • Ils sont pratiques aussi parce qu’ils ont plusieurs niveaux et permettent une carte en 3D, et donc de nouvelles directions à explorer, des escaliers, des catacombes ou des tours par exemple.
  • Nous nous sommes dit avec Alix que nous ne connaissions personne qui puisse vraiment se représenter vraiment ce que pourraient être les détails et les sensations de la vie quotidienne dans un château.
  • J’ai visité plus de châteaux dans les jeux vidéos que dans la vraie vie.
  • Tous les châteaux que j’ai visités dans la vraie vie étaient figés quelque part dans le temps.
  • Beaucoup de châteaux que j’ai visités dans le jeu vidéo avaient des habitants qui ne faisaient rien d’autre qu’errer dans les couloirs en m’attendant.
  • Il y a des châteaux dans le jeu vidéo qui n’auraient servi à rien dans la vraie vie. Le château du Castlevania de Netflix Le château du Castlevania de Netflix ne tient pas deux secondes contre une attaque.
  • J’ai souvent gagné contre les ennemis du château mais je n’ai jamais su ce que le château devenait ensuite.
  • J’ai aimé traîner à Kaer Morhen dans The Witcher 3 et Skyhold dans Dragon Age: Inquisition. Je préfère habiter les châteaux plutôt que les attaquer.
  • Le dernier château qui m’a impressionnée n’était en fait qu’un manoir, c’est celui de Lorelei and the laser eyes.

Il faut que je continue à réflechir.

5.01

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J’envoie mon texte sur le président des pnj à Anaël, qui tient les éditions Ni fait ni à faire.

J’ai eu du mal à écrire mon texte. J’ai du mal à m’y mettre quand il s’agit d’un texte qu’on me demande. Pourtant, j’adore qu’on me demande des textes. Ça me flatte, bien sûr. Et puis j’aime qu’on me donne une direction. Ça fait très longtemps que je n’ai pas écrit de textes sans direction extérieure.

Quand je dois écrire un texte, je repense souvent à ce qu’on m’a dit pendant ma soutenance de mémoire aux Beaux-Arts. On m’a dit “Vous n’écrirez jamais, vous avez peur d’écrire”. Je crois que cette phrase était très déplacée. Je crois qu’elle n’aurait pas dû être prononcée dans ces circonstances, pendant la soutenance d’un mémoire où personne ne comprenait vraiment l’exercice parce que c’était la première année de sa mise en place aux Beaux-Arts. Je crois que ce n’est pas ce qu’il faut dire à une étudiante de 22 ans qui dit dans son mémoire : “Ce que je veux faire, c’est écrire des livres”. Je crois pourtant que cette phrase n’avait pas tort et que j’ai peur d’écrire, toujours. Je crois qu’écrire pour moi, c’est être dans cette peur très inconfortable au début et puis être fière ensuite d’avoir vaincu la peur. Je crois que maintenant chaque fois que j’écris, c’est un peu pour dire CHEH à cette phrase et à la personne qui l’a dite.

J’ai peur d’écrire quand on me demande un texte parce que je n’ai jamais la certitude que je vais réussir. Pourtant je ne me rappelle pas avoir échoué à fournir un texte quand on me l’a demandé. Je ne me rappelle même pas avoir dû fournir un texte qui ne me paraissait pas OK quand on me l’a demandé. Mais je me dis toujours “Et si le texte ne vient pas ?”.

Encore une fois, pour Anaël, j’ai réussi à envoyer un texte qui me paraît OK et même que j’aime bien pour l’instant. C’est un texte très court et pourtant j’ai dû le laisser reposer longtemps après avoir écrit ses trois premiers paragraphes. Tout ce qui venait après ressemblait à quelque chose de pas assez cuit. Je me rappelle d’une discussion ce mois-ci entre Quentin et Grégoire qui parlaient d’un texte où l’autrice n’est pas allée au bout de son idée qui pourtant est bonne, que du coup ça remettait en doute la nécessité de l’existence du texte. Moi je ne savais pas si mon idée était bonne mais je voyais bien que je n’allais pas au bout, je ne voulais pas qu’on dise ça de mon idée. J’ai décidé de laisser l’idée se développer toute seule parce qu’elle n’était pas encore prête, je suis revenue un peu plus tard quand d’autres balises pour la suite étaient apparues dans ma tête et la suite est arrivée jusqu’au bout.

C’est aussi ça qui me fait peur dans l’écriture, faire confiance au texte pour venir quand il faut et faire confiance à ma tête pour faire mûrir les choses pendant que je ne m’en occupe pas.

Le texte du président des PNJ paraîtra dans le fanzine PNJ des éditions Ni fait ni à faire. C’est le troisième numéro après Sims psychiques et Cuire. Il y a aura une nouvelle catégorie sur le site des éditions très prochainement.

Je suis contente d’avoir terminé et envoyé ce texte juste avant ma première semaine de non-emploi. Ça laisse le champ libre pour le travail à venir.

Ah et puis aussi : CHEH

2024

14.11

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J’ai enfin envoyé mon texte sur l’édition 2024 du festival Setu.

Comme je le raconte ici, Setu m’a demandé d’écrire un texte sur les performance de cette année.

Comme je le raconte , j’ai toujours peur que le texte ne vienne jamais quand on me demande un texte.

Le texte est venu. Il est beaucoup plus long que ce que je pensais. Je n’aurais jamais pu y arriver sans mes notes. Presque tout ce qu’il y a dans le texte vient de mes notes, comme si mes notes et mes souvenirs non notés ne pouvaient pas exister dans le même texte.

J’ai essayé d’écrire pour chaque performance un texte qui pourrait être utile à son artiste. Parce qu’on manque toujours de textes sur son propre travail. Et parce que c’est toujours plus confortable de transmettre les mots de quelqu’un d’autre pour parler de ce qu’on fait. J’espère que mes mots pourront être utiles à quelques-un·es.

Le texte sera mis en ligne sur le site de Setu début 2025.

28.08

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L’équipe du festival Setu m’invite à écrire un texte sur les performances qui auront lieu pendant l’édition de cette année.

Le festival Setu est un festival de performances qui a lieu dans une ferme à Menez Roz Yan. Cette année il y a 13 artistes, deux DJ et un collectif invité·es.

Je prends des notes au stylo bic dans un tout petit carnet. Je dors sous les châtaigners entre la tente de Charlotte et celle d’Avril et Ambre. Le soleil arrive juste pour le début du festival. Il reste presque tout le temps avec nous. Il y a des animaux qui regardent les performances. J’aimerais être amie avec un cochon. On écoute, on regarde et on danse. On a froid des fois. Le reste est écrit dans le texte qui arrive.

Deux femmes et un cochon Camille, un cochon et moi. © Sarah Deslandes

Une femme de dos qui écrit dans un carnet © Camille Bondon

15.06

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Je commence à écrire un roman pour les enfants. C’est Angèle Cambournac, mon éditrice du Seuil, qui m’a suggéré d’essayer d’écrire un livre pour la collection le Grand Bain. Ça m’a tout de suite plu, parce que j’ai envie d’écrire à nouveau pour les enfants, quelque chose de plus long cette fois, et puis que la collection est belle, avec une couverture-poster sur chaque ouvrage. C’est une collection qui parle de problèmes du quotidien des enfants, avec un décalage poétique ou absurde. J’ai peur du côté quotidien mais je peux me rattraper sur le côté décalage. Et puis pour une fois, j’ai une idée qui vient tout de suite.

Angèle Cambournac m’a parlé du Grand Bain le 26 avril 2023. Ça fait déjà bien plus d’un an. Malgré l’idée déjà là, je n’ai pas eu le temps de commencer à écrire avant ces quelques semaines.

J’ai envie d’une île bretonne. J’ai envie d’une bande d’enfants. J’ai envie d’un vélo zinzolin et j’ai envie d’une chasse au trésor dans les falaises. L’idée a eu le temps de bien mûrir et de bien s’ancrer, alors je vois assez bien par où doit passer l’écriture. Si l’écriture arrive à aller jusque-là. Si l’idée ressemble en profondeur à sa partie émergée qui apparaît dans ma tête.

Les idées me font le même coup à chaque fois.

Je voulais écrire un roman d’aventure avec un tour du monde. La Nuit sera Belle raconte la préparation d’une expédition en huis-clos dans un appartement et s’achève au moment du départ.

Je voulais écrire un roman de science-fiction avec des communications extra-terrestre. Le Bruit des Étoiles parle d’un type qui cherche quelque chose dans les parasites de la radio et les extra-terrestres n’arrivent jamais.

Est-ce que c’est moi qui ne vais jamais au bout des idées ou est-ce que ce sont les idées qui se déguisent pour me donner envie avant de m’arnaquer complètement ?

Je ne regertte pas de ne pas avoir écrit de roman d’aventure ou de roman de science-fiction. Mais cette fois-ci, il faut que la chasse au trésor ait lieu. Les enfants se laissent beaucoup moins bien avoir que les adultes. J’espère que l’idée me laissera aller jusque-là.

J’ai écrit la moitié du roman. Je me suis arrêtée pile quand la chasse au trésor allait commencer. Comme je parle depuis le futur1, je sais que plus de six mois plus tard, la chasse au trésor est toujours à son point de départ. Je n’ai pas eu le temps de continuer à écrire. Mais dans le futur, j’ai réussi à retrouver du temps, dans le futur, l’écriture va redémarrer et ma mission du futur est maintenant claire : il y a un trésor à aller découvrir quelque part dans les falaises d’une île bretonne, à cheval sur un vélo zinzolin.

  1. J’écris ce post le 03 février 2025. 

2.02

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Le dernier épisode de mon feuilleton Feux Souterrains paraît sur Hors-Sol. Il s’intitule Finsih Him.

Comme pour les autres, j’ai fait une superbe vignette pour Instagram. Je ne l’ai jamais publiée. Elle est là.

Finish Him Feat. Sub Zero de Mortal Kombat

18.01

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Le sixième et avant-dernier épisode de mon feuilleton Feux Souterrains paraît sur Hors-Sol. Il s’intitule Centralia.

Centralia, c’est entre autres la ville qui a inspiré le film qui s’est inspiré des jeux vidéos Silent Hill.

Centralia

3.01

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Le cinqiuème épisode de mon feuilleton Feux Souterrains paraît sur Hors-Sol.

Il s’intitule Le Barbecue.

Un barbecue

2023

14.12

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Le quatrième épisode de mon feuilleton Feux Souterrains paraît sur Hors-Sol.

Il s’intitule La Montagne qui brûle.

Tout ce qui est raconté dedans est vrai. Ou en tout cas tout ce qui est raconté dedans n’a pas été inventé par moi.

Un eucalytpus

2.12

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Je vais à Paris pour Les Bêtes Sauvages grandissent la nuit.

Le matin, je passe d’abord dédicacer l’album avec Marine à la librairie Atout Livre, où travaille Laura. Je suis contente de rencontrer enfin Marine et de revoir Laura, bien sûr. Nous dédicaçons quelques exemplaires, je me sens un peu inutile avec mes quelques mots à côté des dessins que fait Marine. Nous allons manger au restaurant avec Laura et au retour, j’achète un très beau livre qui s’appelle Merci d’Icinori. Je le lis en faisant une pause à l’hôtel et je me rends compte d’un coup que je suis tombée malade.

L’après-midi, je vais au stand du Seuil au Salon de Montreuil. J’arrive un peu en avance pour faire un tour du salon et puis je me rappelle que je n’aime pas les salons, qu’il y a trop de monde et trop de livre et que ça m’enlève toute envie de voir, toucher ou sentir les choses. J’attends à l’extérieur du salon l’heure de mon créneau de dédicace en fumant des cigarettes malgré ma gorge en feu.

Je dédicace mon livre sur le stand. J’ai peur que les gens soient déçus que je ne leur fasse pas un dessin. J’explique que j’ai écrit le texte mais que l’illustratrice n’est pas là. Une dame me demande si le livre pourra aider son enfant qui fait des crises de colère. Je lui réponds que je ne sais pas. Elle me demande comment la colère est résolue dans le livre. Je lui dis que je ne suis pas sûre que la colère soit résolue, qu’elle est plutôt acceptée. Ma réponse n’a pas l’air de lui plaire mais elle achète quand même le livre. Je crois que c’est moi qui suis un peu en colère maintenant. Je me rappelle que je déteste les dédicaces.

Au retour à l’hôtel, je zappe sur la télé parce que je n’en ai pas chez moi et je découvre qu’il existe des championnats internationnaux de chat. Les gens se courent après au milieu d’obstacles et personne n’a l’air de s’amuser. Après, je tombe sur une émission où deux personnes sont déposées toutes nues en pleine nature. Elles ont quelques semaines pour rejoindre un point d’extraction des kilomètres plus loin. Alix regarde la même chose à distance et on commente par texto. Le mec abandonne mais la fille continue, elle se traîne sur un radeau sur l’océan Pacifique et tout son corps est rouge d’insolation.

Je m’endors en sentant la maladie grossir dans ma gorge et dans mon nez.

30.11

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Le troisième épisode de mon feuilleton Feux Souterrains paraît sur Hors-Sol.

Il s’intitule La Marche.

Un femme qui porte un chapeau de sorcière

16.11

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Le deuxième épisode de mon feuilleton Feux Souterrains paraît sur Hors-Sol.

Il s’intitule La Porte de l’Enfer.

Georges Kourounis

2.11

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Benoît Vincent m’a très gentiment invitée à écrire pour sa revue en ligne Hors-Sol.

Il m’a proposé d’écrire un Météore (un texte court autonome), un feuilleton ou de contribuer au dossier à venir sur le thème de la guerre.

J’ai choisi le feuilleton. Je ne sais pas pourquoi. Je me suis dit que j’étais cap. J’ai été cap. Mais ça m’a pris beaucoup plus de temps que ce que je ne pensais.

Ça faisait longtemps que j’avais envie de suivre l’avancée d’un feu de tourbe souterrain. C’est mon père qui m’en a parlé pour la première fois alors qu’on était assis sur une pierre dans les Alpes et qu’un orage se préparait. Je l’accompagnais pour pendant qu’il préparait un séminaire sur place avec d’autres géologues, sur les turbidites autour d’Annot. On est vite redescendus et mon père m’a dit qu’il y avait des feux cachés qui brûlaient pendant des siècles et parcouraient des kilomètres.

Finalement on suit beaucoup plus qu’un seul feu dans ce feuilleton qui s’appelle Feux Souterrains. Le premier épisode paraît le 2 novembre 2023 ici.

Il s’intitule La Foudre.

Un genévrier

2.09

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Mon album jeunesse Les Bêtes Sauvages grandissent la nuit paraît au Seuil Jeunesse. Il est illustré par Marine Schneider.

Je n’en reviens pas que ce texte ait fait tout ce chemin pour en arriver jusque-là. C’est bien sûr complètement grâce au travail de Laura qui l’a défendu bec et ongle.

la couverture de l'album Les Bêtes sauvages grandissent la nuit

2021

29.07

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Laura m’apprend que le Seuil Jeunesse est intéressé par le texte des Bêtes Sauvages grandissent la nuit.

Depuis sa première parution, Laura s’est démenée pour présenter l’ouvrage à plein d’éditeurs. Malgré un travail acharné, elle n’est pas parvenue à faire accepter le proejt tel qu’il existe dans sa première version, avec les illustrations de Marine des Mazery et la mise en page de Laura. Nous nous sommes toutes les trois mises d’accord pour essayer de faire vivre les différents éléments du livre indépendamment, même si c’est une étrange décision à prendre.

Laura a donc continué à envoyer le texte sans relâche et voilà que le Seuil accepte. Ils cherchent une nouvelle illustratrice pour reprendre le projet.

2020

29.07

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Laura a fini de faire imprimer ce qui sera la première version des Bêtes Sauvages grandissent la nuit, avec les illustrations de Marine des Mazery, aux éditions Tirage de Têtes.

Je ne suis pas là pour fêter l’impression du livre, mais je suis très heureuse que ce texte soit devenu concret, accompagné par les superbes illustrations de Marine, et très impressionnée par le travail acharné et hyper professionnel de Laura autour de ce projet.

La couverture de la première version des Bêtes Sauvages aux éditions Tirage de têtes

20.05

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Peter Selmer et moi essayons de réaliser des écritures-traductions instantanées de poèmes en anglais et en français.

Ça nous prend souvent quand nous ne savons pas quoi faire ou que nous nous promenons au téléphone.

Peut-être que si nous nous ennuyons assez ou qu’il fait assez beau, nous continuerons.

My car and I coughed together this morning
It was so damn cold.

Nous avons toussé ensemble avec ma voiture ce matin
Il faisait si froid.

*

After my shower
I realised I was not as tall as I remembered.

En sortant de la douche
j’ai réalisé que je n’étais pas aussi grand·e que dans mes souvenirs.

*

When I spend too much time on the computer
the outside air looks like an old friend
with a new haircut.

Quand je passe trop de temps sur l’ordinateur
l’air du dehors ressemble à un·e vieil·le ami·e
avec une nouvelle coupe.

*

I love my car so much
Sometimes I wish she was dead
I worry too much about her.

J’aime tellement ma voiture
Des fois, j’aimerais qu’elle soit morte
Je m’inquiète beaucoup trop pour elle.

*

The sky was higher today
I began to walk straight again.
I almost missed the daffodil
stuck in the pavement
in front of the bald house.

Le ciel était plus haut aujourd’hui
je me suis remis·e à marcher droit.
J’ai presque raté la jonquille
incrustée dans le trottoir
en face de la maison chauve.

*

I often dream
all of my dreams are streamed on Netflix
so I can bingewatch them
on sunday afternoons.

Je rêve souvent
que tous mes rêves sont diffusés sur Netflix
pour que je puisse les bingewatcher
le dimanche après-midi.

*

It is surprising how
something as vast and crowded as the world
has such a recognisable smell.

C’est surprenant que
quelque chose d’aussi vaste et bondé que le monde
possède une odeur aussi reconnaissable.

2019

30.1

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Je reçois le premier mail de Laura en septembre 2019. Dans ce mail, elle m’explique qu’elle vient de prendre une disponibilité dans l’Éducation Nationale afin de réaliser un Master 2 Métiers du livre et de l’édition. Au terme de ce Master, les étudiant·es doivent fournir un projet éditorial qu’iels mènent du début à la fin. Laura me propose donc d’écrire un texte pour les enfants pour son projet.

Évidemment, les étudiant·es du Master ne bénéficient pas d’un budget qui permette de rémunérer les auteurices et artistes qu’iels sollicitent. En temps normal, j’aurais sûrement donc répondu à Laura : “Non merci”1. Mais le mail de Laura est très argumenté et documenté, et le projet qu’elle me soumet m’intéresse beaucoup. Je me dis que je ne me mettrai sûrement jamais à écrire avec les enfants de moi-même. Je me dis que j’ai vraiment envie de rencontrer Laura pour qu’elle me parle de sa vision de future éditrice. Je me dis qu’un projet d’écriture plus court pour me désengluer du Bruit des Étoiles pourrait me faire du bien. Alors je réponds : “Oui, merci” à Laura et nous nous rencontrons.

Laura aimerait que le projet soit “une approche inventive de la première lecture autonome”. Le texte de l’album doit être de plus en plus long au fil des pages, pour se rapprocher petit à petit de la densité de texte qu’on peut trouver dans un roman de première lecture. Laura me dit aussi qu’elle aimerait qu’il s’agisse d’une histoire de quête, “que la lecture devienne une aventure”, que ça sorte du quotidien et emmène l’imaginaire ailleurs. En entendant tout ça, mon imaginaire à moi est déjà parti très loin.

Je commence à écrire la première version du texte à Kernilis et je découvre le Finistère Nord par la même occasion. Pendant ce temps, nous cherchons un·e illustrateurice avec Laura, qui accepte aussi de travailler sans rémunération. Laura trouve Marine des Mazery et Marine accepte. Le projet devient sérieux.

  1. Référence à un post du futur, parce qu’ici rien n’est écrit dans l’ordre.