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J’ai reçu une nouvelle décevante ce matin. Ma jauge d’énergie que j’avais pourtant bien réussi à remplir s’est bien vidée. Ma jauge de confiance aussi. Alors j’écris un peu ici.
Hier je disais qu’il ne me restait plus que les gros chantiers. Ils sont tous impressionnants. Il faut beaucoup d’énergie pour s’y lancer. Et de confiance.
Je sais par quel chantier je dois commencer. C’est le plus compliqué. Il faut que je reprenne le Bruit des étoiles et je ne l’ai pas ouvert depuis un an et demi.
Quand La Nuit sera belle a été publié, Laure m’a offert un carnet à couverture rigide noire. « Pour ce qui va suivre », elle m’a dit. J’ai commencé ce carnet début 2017 avec les premières pistes du Bruit des Étoiles et j’ai arrêté d’écrire dedans quand j’ai décidé que la première version du texte n’allait pas et qu’il fallait en recommencer une deuxième, en 2019.
J’ai commencé à relire le carnet. Il va falloir que je commence à relire la deuxième version aussi, qui était presque finie.
L’histoire de la première version n’était pas la bonne. Il y avait plein de choses inutiles et d’autres à peine effleurées. J’ai supprimé un personnage principal en entier et tout l’arc narratif qui allait avec. J’ai fusionné deux autres personnages en un seul et il a maintenant deux fois plus de problèmes.
Mais quand je relis mon carnet, je me rends compte que le premier texte contenait une vie qui n’existe plus dans la deuxième version. La deuxième version est un travail précis et calibré. Je l’ai voulu ainsi. Et je pense que j’ai réussi le boulot. Mais je ne sais pas si un texte peut exister sans vraie vie dedans. Mon texte est trop froid. Je voulais écrire comme un film sans voix-off : je voulais que les images seules transportent les émotions. Je voulais que les mots ne décrivent que les faits et jamais jamais une pensée. Que les pensées existent à travers les gestes. Je pense toujours que c’est possible mais je pense aussi que pour que le texte contienne une vie, ça va être du travail. En écrivant ça, je me rends compte que j’ai toujours envie d’essayer. C’est une histoire assez triste. Pour qu’elle soit vraiment triste et pas simplement déprimée, il va falloir trouver des solutions.
J’ai envie d’arriver au bout de ce texte pour savoir enfin quoi en faire. Tant qu’il ne sera pas terminé, je ne saurai pas ce qu’il est et où le ranger ou à qui le donner. J’ai aussi envie de le finir pour que « ce qui va suivre » arrive enfin.