La vie et le travail.

Ce site est en construction, j'essaye d'y remplir petit à petit le passé tout en y racontant le présent.

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27.03

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Toute cette flotte raconte l’édition 2024 du festival de performance Setu.

Il vient d’être publié sur le site du festival.

J’ai adoré toutes les étapes de ce travail, le festival d’abord, l’ambiance et les performances, participer de manière presqu’invisible, prendre des notes sur mon très petit carnet, et les redéployer ensuite, performance après performance, pour en faire un récit.

J’espère que ceratines de ces phrases pourront être utiles aux artistes, ou au moins leur faire plaisir.

Merci à la team Setu pour l’invitation et la confiance qu’iels m’ont accordée !

19.03

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Je me demande ce que c’est que le travail.

Estelle a donné à Léo huit pieds de framboisiers. Je les ai plantés après un douloureux combat contre la potentille.

Camille m’a donné une recette de légumes lacto-fermentés. Rachid m’a donné une botte de carotte supplémentaire quand je lui ai partagé la recette. J’ai fait quatre bocaux de petite salade de légumes frais.

Je trouve du plaisir dans ces activités. Mais si je devais vraiment choisir ce que j’ai envie de faire, je lirais sûrement un livre, je jouerais aux jeux vidéo, je ferais du puzzle, je tricoterais. Je fais ces activités parce qu’elles subviendront plus tard à certains besoins, je les fais pour moi et pour celleux qui vivent avec moi. Est-ce que c’est du travail ? Quelqu’un·e qui passe la majorité de son temps à faire un travail qui ne lui plaît pas, pour subvenir à ses propres besoins, me dirait sûrement non, et je comprendrais. Mais est-ce que c’est normal que la majorité des gens passent la majorité de leur temps à faire un travail qui ne leur plaît pas ?

Il y a plein de belles fleurs sauvages dans le jardin. J’aimerais les peindre à la gouache pour faire un herbier pour Isée. Est-ce que ce serait du travail ?

Mon travail consiste en : fabriquer des choses. Planter des framboisiers, faire des bocaux de légumes, peindre un herbier ne font pas avancer l’écriture de livres ou le développement de sites internet. Pourtant, ça fabrique des choses. Je ne suis pas obligée de fabriquer ces choses. Mais je ne suis pas obligée d’écrire des livres non plus. Aucune de ces activités ne me rapporte assez d’argent pour en vivre. Il y en a certaines qui sont juste - un peu - plus considérées par les autres.

J’ai mis en pause l’écriture savonneuse du livre pour enfant pour réaliser deux projets. J’ai bien fait attention d’écrire le plus gros chapitre, l’avant-dernier, avant de mettre l’écriture en pause, pour que la reprise soit plus simple après. Il ne reste pas beaucoup à écrire pour ce livre, mais beaucoup de morceaux sont à réécrire parce qu’ils ont été compliqués à mettre en place.

Les deux projets sont :

  • Une participation au Surf Club Guides E-Zine #3 du MelonLand project avec Valentin. Le thème c’est le kitsch et on écrit un guide pour broder des pixels. Valentin a fait un magicien en canevas et j’ai fait un chien qui aboie en point de croix. Ce projet est sûrement le début d’un plus gros projet avec Vae=lentin qui s’appellerait Le Club informatique.
  • Un article pour le futur numéro d’Immersion sur les châteaux. C’est un gros texte de 20 000 signes et je ne sais pas encore jusqu’où ça va aller, mais ça parlera de passages secrets.

Maintenant, je vais aller récolter du jonc et faire des câpres de boutons de pissenlit. Comme je ne sais toujours pas ce qu’est le travail, je classe cet article dans le travail et dans pas le travail.

Un chien au point de croix Le chien du Surf Club Guides E-Zine

18.03

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J’ai retrouvé Pour l’instant c’est provisoire. Il était juste mal rangé.

Si je ne l’avais pas presque perdu, je ne l’aurais pas reconstruit. Merci le cosmos. Et maintenant que je l’ai retrouvé, ça sera plus simple pour le remplir.

J’ai retrouvé ça aussi, dans le même dossier obscur. C’est un petit truc que j’ai fait en 2018 quand j’ai commencé mes recherches pour Le Bruit des Étoiles et que j’avais totalement oublié. Peut-être que ça m’a servi à quelque chose à un moment.

15.03

Aucun changement dans ma vie n’a représenté davantage la daronnade que l’achat aujourd’hui d’un filet de badmington pour le jardin. J’ai l’impression d’être les parents de mes potes de vacances.

14.03

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Hier rien n’a marché. J’avais plein de choses à commencer et je les ai toutes commencées d’un coup.

Aucune n’a fonctionné.

J’ai presque décidé d’arrêter la journée quand je me suis rendue compte qu’à un moment, quelque part je ne sais pas où ces deux derniers mois, j’ai supprimé Pour l’instant, c’est provisoire de mon serveur. Il n’existe nulle part non plus sur mon ordinateur. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Juste : il a disparu.

Ça fait des années que je ne mets plus ce site à jour. Je ne le consulte même plus. Je me dis régulièrement qu’il faut que je le reconstruise autrement, à l’époque j’avais utilisé Wordpress parce que je ne savais que ça.

Quand je me suis rendue compte qu’il avait disparu, il m’a immédiatement manqué. Je me suis énervée et j’ai chassé quelques monstres avec Alix dans Monster Hunter. Après ça, j’ai consulté la Wayback Machine. Le dernier instantané du site date de 2021. Il n’y a que la page principale. C’est déjà pas mal, c’est là que toutes les ressources étaient. Les autres pages, c’était du blabla autour du site. Je n’étais plus énervée alors j’ai décidé que c’était aujourd’hui qu’il fallait tout reconstruire.

Ce qui m’avait pris des semaines à l’époque, avec du bidouillage wordpress et un site si lourd qu’on se serait cru à l’époque pré-ADSL, m’a seulement pris 4h de reconstruction avec un site statique léger, quelques boucles liquid et un petit script ruby pour générer des tags. C’est rare de constater de manière concrète la progression de son savoir-faire. C’est très satisfaisant.

Il ne me reste plus qu’à remplir à nouveau le site avec ce qu’il contenait d’après la Wayback Machine. J’ai cherché la première occurence de cette reconstruction dans mes to-do listes. J’ai arrêté de remonter le temps en 2021.

13.03

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La designeuse Julie Blanc a encore participé à un projet de boss.

J’aimerais la rencontrer un jour pour lui dire “J’aime beaucoup ce que vous faites”.

6.03

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Pour ne pas écrire ce que j’ai à écrire ce matin j’ai écrit un mauvais poème sur une punaise qui n’est pas devenue mon amie.

Ce matin il y avait une punaise sur mon bureau
Je lui ai dit c’est mon bureau va-t-en
la punaise a bougé ses antennes
Je lui ai dit je ne veux pas partager mon bureau avec toi
Je n’avais pas d’autres arguments
Peut-être qu’elle était dans ce bureau depuis
plus longtemps que moi
Je ne pouvais pas lui dire que je ne l’aimais pas
parce que je la trouvais moche
C’est du délit
Mais je n’aime pas les punaises
parce que je les trouve moches
Si on les écrase, elles puent
Même si je ne compte pas
écraser de punaises
je sais qu’elle puerait
Et ça me gêne
J’ai essayé de rester à mon bureau
à côté de la punaise
Je n’ai pas réussi
J’ai pris un verre à moutarde
et une feuille rigide
La punaise est restée sage dans le verre
pendant que je la transportais jusqu’à la baie vitrée
du salon
Je l’ai jetée sur la terrasse
Je n’ai pas essayé d’amortir son atterrissage
Quand je suis sortie un peu plus tard
la punaise n’était plus

Elle était partie chercher un autre bureau
peut-être
ou je l’avais jetée en pâture aux oiseaux
qui l’ont mangée
même si elle pue.

25.02

J’ai tapé dans google : “is there still any forums” pour ne pas me mettre à travailler, la première réponse est un thread reddit : “What forums are still active?”, j’ai lu la réponse d’hardesthardcoregamer, j’ai tapé Melonland dans Qwant, j’ai cliqué sur la deuxième réponse.

Maintenant j’ai très envie de m’inscrire sur ce forum mais je n’ose pas. Je vais le laisser dans un onglet ouvert jusqu’à ce que je craque ou que je ferme Firefox sans faire exprès et que je n’y pense plus jamais.

Si quelqu’un·e a envie de s’inscrire avec moi, qu’iel me mail, stp.

25.02

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Depuis hier, j’essaye de me remettre à l’écriture de mon roman pour enfants.

J’ai d’abord relu la première moitié déjà écrite et j’ai bien aimé. Je me suis fait un café parce que j’étais satisfaite. Je ne suis juste pas sûre que ça s’adresse au bon âge d’enfant. Je ne suis pas douée en âge d’enfants. En ce moment, je ne connais que des bébés ou des adultes. Entre les deux, je ne fréquente pas grand monde.

Je m’étais arrêtée pile au milieu d’une scène. Ce que j’aime dans l’écriture de fiction, c’est avoir une scène si précise dans la tête que c’est comme si elle était réellement en train d’être diffusée. Je peux dire la position des mains, les vêtements, les cheveux, les sensations dans le ventre, les objets tout autour, le cadrage, l’odeur, la texture, la lumière ou les bruits. Il suffit ensuite juste de décrire les choses qui ont besoin d’être écrites pour que la scène ait un sens. Quand la scène est floue ou qu’elle peut être changée, c’est que ce n’est pas la bonne.

Je dois reprendre l’écriture en plein milieu d’un dialogue. J’ai fini mon café et je ne retrouve pas la scène précise dans ma tête. Je fais dire des choses aux personnages et ça ne leur ressemble pas. Ils pourraient dire tout à fait autre chose avec la même voix. Je ne sais pas ce qu’ils doivent aller faire ensuite. Je cherche des images dans ma tête mais il y a trop de trous entre elles pour qu’elles se fixent. Je sors fumer une cigarette parce que je suis frustrée.

Je cherche les réglages à donner à mon cerveau pour qu’il puisse travailler tout seul. J’ai du mal à accepter que mon cerveau préfère que je le laisse tranquille. Pourtant, nous fonctionnons comme ça à chaque fois. Je mets l’histoire dans le réceptacle, je vérifie les réglages, mon cerveau tourne tout seul avec l’histoire et j’attends le ding qui dit que l’histoire est prête et qu’il ne reste plus qu’à l’écrire.

J’ai du mal à faire autant confiance à ma tête. J’ai du mal à lui accorder ma patience. J’aimerais écrire mon histoire tout de suite.

J’aimerais brute forcer ma pensée.

23.02

J’ai découvert pour la première fois que quelqu’un avait lu ce blog.

C’est Quentin, il l’a dit dans ses relevés. Ça m’a paru logique, si je devais penser à un lecteur idéal pour ce blog, ce serait Quentin. Sûrement parce que comme je l’explique dans le ?, ce blog a pris toute sa forme grâce aux discussions avec lui.

Quentin dit juste après qu’il est triste d’aller au travail depuis que je suis partie.

Un jour, je lui ai dit : “Si tu pars, je pars”. C’était vrai. Mais c’est moi qui suis partie.

Je suis triste que Quentin soit triste d’aller travailler à la Maison de la Poésie. Je ne suis pas triste de ne plus travailler à la Maison de la Poésie. Mais je suis triste de ne plus travailler avec Quentin.

Quand je pense à mon travail à la Maison de la Poésie, je pense à toutes les choses qu’on a faites ensemble, à côté de ce qui était obligé, la revue Maipoland, le site Internet Exploreur, le mandala du jardin, les parties de Magic et de Keyforge et toutes les autres idées qu’on a eues et qu’on n’a jamais faites, l’album panini des poètes, le plus grand championnat de poésie, le site de tutos dans la ville et d’autres que j’ai sûrement oubliées et qui me reviendront à des moments sans rapport.

Je ne sais pas ce que Quentin et moi on va faire maintenant. Mais je me dis qu’il y plein de choses qui ne sont pas impossibles. J’espère même qu’il y a plein de choses qui sont possibles. Par exemple, peut-être qu’on jour, Quentin et moi, on travaillera à nouveau ensemble. On ne sera pas tristes.