∞-lecture

(V2.0)

N° 438 · Carnet IX

Les Jardins statuaires

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Première publication : 2010

Lu du 01/04/2019 au 05/06/2019, à Port-Marly, Lyon, Rennes, Cancale

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« Je vais vous dire mon secret de voyageur : je suis un homme qui attend ; même quand je marche, même quand je me hâte, j'attends. J'attends avant même d'avoir rencontré quelque chose à attendre... »

Paris : 2010, Attila, "Folio", N°5401, p. 308.

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« Le plus souvent, ces rêveries déliées et vagues me ramenaient invariablement au livre que j'étais en train de concevoir. J'essayais dans ma tête de raccorder les épisodes dont j'avais encore à tracer le récit, ou bien je m'efforçais de déchiffrer les correspondances dont le fil me semblait courir sous la suite de mes aventures et se dérober à toutes mes tentatives pour le saisir ; j'allais même parfois jusqu'à me figurer le livre achevé et à spéculer sur le sort qui pourrait être le sien dans le monde. Mais la pente la plus constante de mes réflexions me ramenait à un unique et insoluble problème. Je sentais le désir de doter ce que j'écrivais d'une épaisseur ; je ne voulais pas qu'il fût l'impression ou la matérialisation d'un discours tout uniment filé, mais qu'on y sente l'ombre, la résonance, l'opacité énigmatique d'une chose. Or, je ne pouvais me résoudre à aucun artifice en faveur de cette exigence dont j'ignorais le fondement. »

Paris : 2010, Attila, "Folio", N°5401, p. 441.

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« [...] j'entrepris de dévider l'histoire la plus invraisemblable que j'ai j'amais contée : celle du canard Sridanok et de Mallalla la mer. L'enfant, de temps à autre, me posait une question. Je ne pris pas garde d'abord à cette façon d'exiger des précisions, mais peu à peu, je me rendis compte que mon imagination suivait le rythme de ses questions et, en quelque sorte, s'en nourrissait de telle manière qu'il me sembla bientôt n'être plus que le relais d'une histoire que la petite fille appelait et qui devait errer dans l'obscurité qui nous enveloppait, attendant de passer à travers ma voix, sans que ma volonté influât en rien sur son cours. »

Paris : 2010, Attila, "Folio", N°5401, p. 452.

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« Il arrive que l'on passe ainsi de ces journées qui sont légères parce qu'on a trouvé la source assurée d'un projet qui ne peut plus manquer de suivre son cours. Alors toute hâte cesse, chaque geste retrouve son juste poids, et l'on vit sous le charme d'une promesse dont on sent bien que rien ne pourra la détourner. À chaque instant je savais de nouveau avec une certitude plus ample que les mots s'assembleraient d'eux-mêmes, sans que j'aie un seul instant à y mêler les maladresses du talent. Il suffisait de les laisser mûrir. »

Paris : 2010, Attila, "Folio", N°5401, p. 478.

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