La vie et le travail.

Ce site est en construction, j'essaye d'y remplir petit à petit le passé tout en y racontant le présent.

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La chasse au trésor (titre provisoire) est un roman pour les enfants que j’ai commencé à écrire en 2024. Il se passe sur une île et raconte l’histoire d’une bande d’enfants qui partent à la recherche d’un trésor pour sauver une maison.

19.03

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Je me demande ce que c’est que le travail.

Estelle a donné à Léo huit pieds de framboisiers. Je les ai plantés après un douloureux combat contre la potentille.

Camille m’a donné une recette de légumes lacto-fermentés. Rachid m’a donné une botte de carotte supplémentaire quand je lui ai partagé la recette. J’ai fait quatre bocaux de petite salade de légumes frais.

Je trouve du plaisir dans ces activités. Mais si je devais vraiment choisir ce que j’ai envie de faire, je lirais sûrement un livre, je jouerais aux jeux vidéo, je ferais du puzzle, je tricoterais. Je fais ces activités parce qu’elles subviendront plus tard à certains besoins, je les fais pour moi et pour celleux qui vivent avec moi. Est-ce que c’est du travail ? Quelqu’un·e qui passe la majorité de son temps à faire un travail qui ne lui plaît pas, pour subvenir à ses propres besoins, me dirait sûrement non, et je comprendrais. Mais est-ce que c’est normal que la majorité des gens passent la majorité de leur temps à faire un travail qui ne leur plaît pas ?

Il y a plein de belles fleurs sauvages dans le jardin. J’aimerais les peindre à la gouache pour faire un herbier pour Isée. Est-ce que ce serait du travail ?

Mon travail consiste en : fabriquer des choses. Planter des framboisiers, faire des bocaux de légumes, peindre un herbier ne font pas avancer l’écriture de livres ou le développement de sites internet. Pourtant, ça fabrique des choses. Je ne suis pas obligée de fabriquer ces choses. Mais je ne suis pas obligée d’écrire des livres non plus. Aucune de ces activités ne me rapporte assez d’argent pour en vivre. Il y en a certaines qui sont juste - un peu - plus considérées par les autres.

J’ai mis en pause l’écriture savonneuse du livre pour enfant pour réaliser deux projets. J’ai bien fait attention d’écrire le plus gros chapitre, l’avant-dernier, avant de mettre l’écriture en pause, pour que la reprise soit plus simple après. Il ne reste pas beaucoup à écrire pour ce livre, mais beaucoup de morceaux sont à réécrire parce qu’ils ont été compliqués à mettre en place.

Les deux projets sont :

  • Une participation au Surf Club Guides E-Zine #3 du MelonLand project avec Valentin. Le thème c’est le kitsch et on écrit un guide pour broder des pixels. Valentin a fait un magicien en canevas et j’ai fait un chien qui aboie en point de croix. Ce projet est sûrement le début d’un plus gros projet avec Vae=lentin qui s’appellerait Le Club informatique.
  • Un article pour le futur numéro d’Immersion sur les châteaux. C’est un gros texte de 20 000 signes et je ne sais pas encore jusqu’où ça va aller, mais ça parlera de passages secrets.

Maintenant, je vais aller récolter du jonc et faire des câpres de boutons de pissenlit. Comme je ne sais toujours pas ce qu’est le travail, je classe cet article dans le travail et dans pas le travail.

Un chien au point de croix Le chien du Surf Club Guides E-Zine

25.02

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Depuis hier, j’essaye de me remettre à l’écriture de mon roman pour enfants.

J’ai d’abord relu la première moitié déjà écrite et j’ai bien aimé. Je me suis fait un café parce que j’étais satisfaite. Je ne suis juste pas sûre que ça s’adresse au bon âge d’enfant. Je ne suis pas douée en âge d’enfants. En ce moment, je ne connais que des bébés ou des adultes. Entre les deux, je ne fréquente pas grand monde.

Je m’étais arrêtée pile au milieu d’une scène. Ce que j’aime dans l’écriture de fiction, c’est avoir une scène si précise dans la tête que c’est comme si elle était réellement en train d’être diffusée. Je peux dire la position des mains, les vêtements, les cheveux, les sensations dans le ventre, les objets tout autour, le cadrage, l’odeur, la texture, la lumière ou les bruits. Il suffit ensuite juste de décrire les choses qui ont besoin d’être écrites pour que la scène ait un sens. Quand la scène est floue ou qu’elle peut être changée, c’est que ce n’est pas la bonne.

Je dois reprendre l’écriture en plein milieu d’un dialogue. J’ai fini mon café et je ne retrouve pas la scène précise dans ma tête. Je fais dire des choses aux personnages et ça ne leur ressemble pas. Ils pourraient dire tout à fait autre chose avec la même voix. Je ne sais pas ce qu’ils doivent aller faire ensuite. Je cherche des images dans ma tête mais il y a trop de trous entre elles pour qu’elles se fixent. Je sors fumer une cigarette parce que je suis frustrée.

Je cherche les réglages à donner à mon cerveau pour qu’il puisse travailler tout seul. J’ai du mal à accepter que mon cerveau préfère que je le laisse tranquille. Pourtant, nous fonctionnons comme ça à chaque fois. Je mets l’histoire dans le réceptacle, je vérifie les réglages, mon cerveau tourne tout seul avec l’histoire et j’attends le ding qui dit que l’histoire est prête et qu’il ne reste plus qu’à l’écrire.

J’ai du mal à faire autant confiance à ma tête. J’ai du mal à lui accorder ma patience. J’aimerais écrire mon histoire tout de suite.

J’aimerais brute forcer ma pensée.

2024

15.06

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Je commence à écrire un roman pour les enfants. C’est Angèle Cambournac, mon éditrice du Seuil, qui m’a suggéré d’essayer d’écrire un livre pour la collection le Grand Bain. Ça m’a tout de suite plu, parce que j’ai envie d’écrire à nouveau pour les enfants, quelque chose de plus long cette fois, et puis que la collection est belle, avec une couverture-poster sur chaque ouvrage. C’est une collection qui parle de problèmes du quotidien des enfants, avec un décalage poétique ou absurde. J’ai peur du côté quotidien mais je peux me rattraper sur le côté décalage. Et puis pour une fois, j’ai une idée qui vient tout de suite.

Angèle Cambournac m’a parlé du Grand Bain le 26 avril 2023. Ça fait déjà bien plus d’un an. Malgré l’idée déjà là, je n’ai pas eu le temps de commencer à écrire avant ces quelques semaines.

J’ai envie d’une île bretonne. J’ai envie d’une bande d’enfants. J’ai envie d’un vélo zinzolin et j’ai envie d’une chasse au trésor dans les falaises. L’idée a eu le temps de bien mûrir et de bien s’ancrer, alors je vois assez bien par où doit passer l’écriture. Si l’écriture arrive à aller jusque-là. Si l’idée ressemble en profondeur à sa partie émergée qui apparaît dans ma tête.

Les idées me font le même coup à chaque fois.

Je voulais écrire un roman d’aventure avec un tour du monde. La Nuit sera Belle raconte la préparation d’une expédition en huis-clos dans un appartement et s’achève au moment du départ.

Je voulais écrire un roman de science-fiction avec des communications extra-terrestre. Le Bruit des Étoiles parle d’un type qui cherche quelque chose dans les parasites de la radio et les extra-terrestres n’arrivent jamais.

Est-ce que c’est moi qui ne vais jamais au bout des idées ou est-ce que ce sont les idées qui se déguisent pour me donner envie avant de m’arnaquer complètement ?

Je ne regertte pas de ne pas avoir écrit de roman d’aventure ou de roman de science-fiction. Mais cette fois-ci, il faut que la chasse au trésor ait lieu. Les enfants se laissent beaucoup moins bien avoir que les adultes. J’espère que l’idée me laissera aller jusque-là.

J’ai écrit la moitié du roman. Je me suis arrêtée pile quand la chasse au trésor allait commencer. Comme je parle depuis le futur1, je sais que plus de six mois plus tard, la chasse au trésor est toujours à son point de départ. Je n’ai pas eu le temps de continuer à écrire. Mais dans le futur, j’ai réussi à retrouver du temps, dans le futur, l’écriture va redémarrer et ma mission du futur est maintenant claire : il y a un trésor à aller découvrir quelque part dans les falaises d’une île bretonne, à cheval sur un vélo zinzolin.

  1. J’écris ce post le 03 février 2025.